Zoom sur « la matinée technique BatiSolid » – Les expériences de confortement parasismique aux Antilles

La première matinée technique du projet BatiSolid Antilles s’est tenue le vendredi 20 mai dernier dans une salle comble avec également des participants en visioconférence. Le thème retenu pour cet évènement était les expériences de confortement parasismique aux Antilles.

Les traditionnels discours protocolaires ont occupé la première demi-heure, puis institutionnels et professionnels du secteur de la Construction se sont succédés à la tribune pendant plus de trois heures pour dérouler un programme structuré en deux parties.

 

La première partie concernait des présentations et visait à dresser un état des lieux.

Les DEAL de Martinique et de Guadeloupe ont présenté un point d’étape du Plan Séisme Antilles 3 et un bilan chiffré des deux plans précédents. Un seul constat, malgré des sommes importantes déjà investies, il faut accélérer les travaux de confortement parasismique, car une part importante du bâti, et singulièrement du bâti privé, reste à conforter.

Le Conseil Régional de l’Ordre des Architectes de Martinique (CROAM) qui intervenait également au nom de son homologue de Guadeloupe, le CROAG, s’est félicité que la place des architectes soit de mieux en mieux reconnue dans ces opérations qui modifient parfois en profondeur l’espace de vie de citoyens. L’évolution des techniques de confortement doit servir l’harmonie des projets architecturaux pour parvenir à l’acceptation des transformations par les occupants des logements et, à un degré moindre, des écoles.

Trois opérateurs du logement social, la SIMAR, la SMHLM et la SIG sont venus partager leurs expériences réalisées en site occupé. Ils ont bien clarifié que ces opérations constituaient un engagement volontaire de leur part de réduire la vulnérabilité des immeubles anciens de leur parc. L’absence d’obligation règlementaire de mise aux normes parasismiques du parc ancien (sauf modification substantielle des surfaces de plancher) est un élément à prendre en compte pour mesurer le haut niveau d’engagement de ces acteurs territoriaux. Ces politiques de confortement sont à présent enclenchées chez l’ensemble des OLS territoriaux. Ces maîtres d’ouvrage ont souligné la difficile prise en compte des surcoûts liés à la présence d’amiante dans certains bâtiments anciens.

 

La seconde partie de l’évènement a consisté à confronter en format table-ronde les points de vue de différents acteurs de la chaine de production intervenant dans ces opérations de confortement parasismique, notamment de logements.

Les représentants des Bureaux de Contrôle et des Bureau d’Etudes Techniques ont ouvert le bal pour préciser les exigences règlementaires en matière de construction parasismique, ces dernières intéressant en quasi-totalité la construction neuve.

Les représentants des entreprises de travaux ont ensuite mis en lumière les différentes techniques de confortement existantes avec un point d’alerte sur les interfaces avec d’autres corps d’état impactés par ces opérations (étanchéité, réseaux…).

Les représentants des institutions, CTM, DEAL et ILOM, ont clôturé l’évènement pour évoquer les outils administratifs et financiers disponibles aujourd’hui pour conduire ces opérations de confortement parasismique du bâti existant. Cependant, le séminaire a montré que seule une approche multirisques était vraiment pertinente et que, dans ce cadre, une refonte de l’Aide à l’Amélioration de l’Habitat devait être envisagée pour que l’impact des politiques publiques de réduction de la vulnérabilité du bâti soit effectif.

 

Une chose est sûre, le confortement parasismique du bâti existant doit devenir une priorité des politiques publiques de réduction de la vulnérabilité des territoires français des Antilles. Cette volonté politique doit être accompagnée par la production d’outils techniques et d’outils financiers qui doivent être mis en cohérence. Ces outils doivent être plus largement orientés vers la rénovation car le bâti existant vulnérable constituera toujours l’essentiel du risque bâtimentaire dans les prochaines décennies.

 

Une restitution plus détaillée des travaux de cette matinée technique sera mise à disposition des professionnels dans les semaines à venir.