Q1 : Bonjour Patrice LASNIER, pouvez-vous nous parler de la place qu’occupent aujourd’hui les constructeurs de maisons individuelles dans la production de logements pour la population de Guadeloupe ?

La construction de maisons individuelles en Guadeloupe représente environ 45% de la production de logements neufs. Cette proportion est de 33% environ en Martinique, à la Réunion et France entière. En Guyane, c’est plutôt proche de 12%.

La proportion de maisons individuelles construites par des constructeurs de maisons individuelles contractant avec les maîtres d’ouvrages en respectant strictement la loi sur le CCMI (avec garantie de livraison à prix et délai convenus et assurance Dommages à l’ouvrage) est toutefois assez faible en Guadeloupe, plutôt proche de 25 à 30% alors qu’au niveau national ce taux est de 65% environ.

 

Q2 : Les crises, telles que celles liées aux impacts récents de phénomènes cycloniques sur la Guadeloupe, les confinements successifs pendant l’épidémie de de Covid 19, ont-elles modifié les attentes des acquéreurs ? Ces attentes nouvelles concernent-elles des aspects que l’on peut relier aux normes de construction (choix de matériaux, mise en œuvre de techniques non courantes…) ?

Les attentes des maîtres d’ouvrage en maisons individuelles n’ont pas été fondamentalement modifiées par les confinements liés au Covid-19 ou par les phénomènes cycloniques récents. Par contre, la demande d’un cadre de vie indépendant, avec jardin individuel a été amplifiée suite aux confinements, la maison individuelle répond à cette demande.

Certains professionnels mettent en avant de nouveaux modes de construction, mais la demande spontanée des acquéreurs pour ces pratiques n’a pas évolué sensiblement.

 

Q3 : Quelles sont les principales attentes des constructeurs de maisons individuelles de Guadeloupe en lien avec le projet BatiSolid Antilles d’adaptation des normes de construction au contexte local ?

Les constructeurs de maisons individuelles de Guadeloupe accompagnent la réflexion autour du projet BatiSolid en ayant une analyse pragmatique des éventuelles évolutions ou adaptations des normes en regard des augmentations substantielles des prix de certains matériaux depuis le milieu de l’année 2021. Il conviendrait aussi que certaines évolutions favorables de la réglementation nationale puissent être applicables dans les DOM, ce qui n’est pas toujours le cas quand ces évolutions seraient pourtant bénéfiques pour ces territoires. Je citerai l’évolution apportée par la loi ELAN sur la reconnaissance des sols soumis au retrait-gonflement qui ne s’applique toujours pas aux Antilles pour une absence de cartographie alors que ce risque est bien présent sur le territoire.