TROIS QUESTIONS A VICTOIRE JASMIN – Sénatrice de la Guadeloupe

 

Question 1 : Bonjour Mme la Sénatrice, nous sommes ravis de l’intérêt que vous portez aux travaux des Cellules Economiques Régionales de la Construction (CERC) des Antilles . Une première question nous vient en tête : les citoyens de nos territoires ont parfois du mal à comprendre le rôle et la mission des représentants parlementaires, et singulièrement celui des sénateurs, comment pouvez-vous définir vos missions ?

Bonjour, je vous remercie pour votre démarche et de l’intérêt que vous portez également pour le travail des parlementaires et de la sénatrice que je suis. Les citoyens ne savent pas toujours quel est le rôle des parlementaires et confondent en effet les missions de chacun. Il appartient aux parlementaires de tenter de trouver des possibilités pour mieux communiquer. Ce n’est pas toujours évident je l’avoue.

Le rôle du sénateur ou de la sénatrice est directement lié à l’action et aux missions du Sénat, il représente les territoires ; le Sénat est la chambre des territoires. Le sénateur ou la sénatrice contrôle l’action du gouvernement, s’assure du respect de la démocratie, joue un rôle dans l’équilibre des pouvoirs du Parlement avec l’Assemblée Nationale dans le cadre du bicamérisme.
Les sénateurs et sénatrices peuvent amender les projets de loi du gouvernement, faire-valoir également des propositions de loi. Ils peuvent proposer des modifications de la loi , donnent leurs avis au sein de l’hémicycle au cours des séances publiques mais aussi au cours des réunions des commissions et des délégations, et jouent un rôle important pour l’actualité.
Je suis membre du bureau du Sénat en qualité de secrétaire, je participe aux travaux relatifs à la vie de l’Institution. Je suis membre de la Délégation des droits des femmes…. Et suis Vice-Présidente de la Délégation des Outre-mer. Je suis également membre désignée par le Président du Sénat pour siéger dans certains organismes (ARS, DGFIP), dans des commissions, … Je m’implique considérablement dans les travaux du Sénat dans l’intérêt des collectivités et particulièrement de la Guadeloupe. Je suis très présente pour tenter de faire avancer les dossiers les plus pertinents et en cohérence avec les différents acteurs économiques, sociaux, environnementaux, culturels, … les professionnels, et tous ceux qui entreprennent des initiatives qui visent à contribuer au développement et à l’amélioration continue de la qualité de vie de nos concitoyens. Il s’agit également de faire évoluer la loi et les normes quand c’est nécessaire pour satisfaire aux différents besoins. C’est notamment leur cas pour ce qui concerne les expérimentations que vous faites pour ce qui concerne les constructions en bois pour nos différents territoires.

 

Question 2 : Votre mandat a débuté en septembre 2017, durant la partie la plus active de cette saison cyclonique exceptionnellement active et dévastatrice. Comment avez-vous vécu les semaines et mois qui ont suivi ces évènements destructeurs et ces derniers ont-ils influencé vos actions au sein du Sénat ?

J’ai toujours été très sensibilisée sur les problématiques liées aux risques naturels majeurs, tout d’abord en qualité de professionnelle de santé, cadre de santé médico-technique référente pour mon pôle de l’hygiène et de la sécurité y compris pour les procédures concernant les différents plans, ORSEC, plan Blanc, d’élue locale déléguée à la sécurité, et de Présidente de fédération d’associations de parents d’élèves.

Devenue Sénatrice après les ouragans Irma et Maria, la Délégation des Outre-mer a débuté une mission en 2018, j’étais très impliquée et très présente, le Sénateur Victorin Lurel qui était au départ un des rapporteurs a souhaité que je le remplace et j’ai poursuivi avec beaucoup d’intérêts les travaux. Je continue encore dans le cadre de l’évaluation des politiques publiques. En effet, la Délégation des Outre-mer poursuit sa mission et je me fais un réel devoir de vérifier la prise en compte et la réalisation des recommandations nécessaires et utiles, afin de tenter de réajuster et d’apporter des mesures correctives notamment pour ce qui concerne les logements, les assurances, l’aménagement du territoire, la prévention des risques, la protection et la résilience des populations, mais aussi tenir compte de l’élévation du trait de côte, de la sécurité des personnes et des biens, de l’évolution de la législation et de la cohérence des territoires.
Il est aujourd’hui très urgent et surtout très important d’intensifier les actions avec la population et de construire de façon efficiente et sécuriser les populations en tenant compte des risques auxquels nous sommes soumis.

 

Question 3 :  Le projet BatiSolid va livrer ses premières propositions d’adaptation des normes et règles de construction applicables aux Antilles au cours du second semestre de cette année. Une grande majorité des propositions va concerner des normes d’application volontaire (non obligatoires) établies par les professionnels, et pour simplifier le propos, on peut dire qu’elles doivent être validées par les assureurs. Dans votre mission de Sénatrice, comment envisagez-vous de continuer votre accompagnement de cette démarche ?

Je suis consciente de l’intérêt du travail remarquable que vous faites, l’intérêt pour les professionnels de toutes les strates, des travaux de recherches sur les meilleurs bois et résines, pour la sécurité et la résistance et surtout pour l’équilibre environnemental entre l’Homme et la nature et la survie des espèces et la maitrise de l’énergie.
Il s’agit aussi de valoriser des savoir-faire et de réconcilier les populations avec l’harmonie naturelle d’orientation et de ventilation pour limiter l’usage de la climatisation, de changer de modèles à bien des égards.
C’est aussi l’occasion de codifier et de définir de nouvelles règles, des normes, des nouveaux référentiels y compris au niveau assurantiel. Je suis tout à fait prête à défendre et à accompagner de telles initiatives. Il s’agit de bâtir et d’humaniser nos démarches de co-constructions de façon coordonnée, pertinente et cohérente afin d’atteindre des objectifs favorables à l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens. Ce sera aussi l’occasion de donner du sens à la complémentarité et à la synergie qui permettra de concrétiser et d’évaluer la portée des politiques publiques.
Le travail de la Sénatrice que je suis n’a de sens que si la finalité de mes actions contribuent à satisfaire les besoins fondamentaux de base de ceux que je représente au sein de cette institution, le Sénat.