TROIS QUESTIONS A FELIX HAPPIO – Président de la CAPEB de Martinique

Q1 : Bonjour Félix HAPPIO, vous présidez la représentation locale de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB), quelles revendications et actions spécifiques de cette organisation patronale mettez-vous en avant sur le territoire ?

Je tiens tout d’abord à rappeler que la CAPEB est présente à la Martinique depuis 1978.  La CAPEB est le syndicat patronal de l’artisanat du bâtiment. Si la CAPEB est bien représentative de l’ensemble des entreprises du bâtiment, elle a fait le choix de défendre plus spécifiquement les intérêts des TPE et PME du bâtiment. Notre syndicat participe ainsi pleinement aux actions collectives de la branche BTP de Martinique, notamment le suivi des conventions collectives locales ouvriers et ETAM.

Nous militons pour faciliter l’accès aux marchés publics pour les entreprises artisanales, ce qui est en général possible dans de nombreux cas, mais nous restons extrêmement vigilants sur le respect des délais de règlement puisque les TPE artisanales du bâtiment sont souvent plus fragiles que les autres acteurs du secteur.

Nous sommes aussi très réservés sur la façon dont fonctionne aujourd’hui l’Aide à l’Amélioration de l’Habitat (AAH). Les Opérateurs du Logement Social (OLS) dictent les prix aux artisans au travers de la publication de bordereaux de prix. Nous croyons à la liberté des artisans d’établir leurs propres prix.

Q2 : Quel regard portez-vous sur la relation entre les artisans du Bâtiment et les normes de construction, essentiellement nationales et pas toujours adaptées à nos réalités ?

Les artisans locaux du bâtiment ne se préoccupent pas de la production des normes de construction. Néanmoins, ces artisans rencontrent aussi certaines difficultés à mettre en œuvre des référentiels techniques nationaux parfois inadaptés à nos réalités locales. On peut dire que les artisans, femmes et hommes, sont des professionnels de terrain qui connaissent bien les problématiques liées au choix des matériaux et des équipements et à la façon de les mettre en œuvre sur notre territoire.

Q3 : Selon vous, comment le projet BatiSolid dédié à l’adaptation des normes va-t-il faire évoluer cette relation ? Et quels bénéfices y voyez-vous pour améliorer l’image de l’entreprises artisanale aux yeux de la population martiniquaise ?

BatiSolid est un projet plus que nécessaire pour nos territoires. La CAPEB de Martinique s’inscrit pleinement dans cette démarche collective. La qualité des constructions est au cœur de la relation privilégiée qu’ont les artisans avec leurs clients, souvent des citoyens ordinaires. L’image des entreprises artisanales doit encore être travaillée et améliorée. BatiSolid est de ce point de vue une formidable opportunité que nous allons saisir en mettant en avant les savoir-faire des entreprises artisanales. Mais il faudra aussi que le projet actuel d’adaptation des normes de construction trouve des prolongements dans la formation des artisans locaux du BTP.