TROIS QUESTIONS à Lauriane BELLETERRE – Référente territoriale Antilles-Guyane AFPCNT

 

Question 1 : Bonjour Mme BELLETERRE, vous êtes depuis quelques mois référente territoriale Antilles-Guyane de l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles et Technologiques (AFPCNT). Pouvez-vous nous présenter cette association et nous préciser son objet ?

 

Bonjour, l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles (AFPCN) a été créée en 2001 pour poursuivre l’action du Comité français de la Décennie Internationale de Prévention de Catastrophes Naturelles (DIPCN). En 2022, l’AFPCN s’est ouverte aux risques technologiques avec l’évolution de ses statuts et est devenue AFPCNT.

 

L’association a pour mission de contribuer au développement de la culture du risque et de la résilience sur la scène hexagonale, ultramarine et internationale.

 

Dans le cadre de son projet sKarabée, l’AFPCNT anime un groupe de travail sur la résilience des Outre-Mer aux risques majeurs. Celui-ci a pour but de développer une démarche d’écoute des besoins et des préoccupations des acteurs locaux pour co-construire des actions de prévention. Pour ce faire, des groupes locaux rassemblant les acteurs de la réduction des risques (représentants de l’Etat, collectivités, associations, entreprises, société civile, etc.…) ont été créés en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, La Réunion, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie. Ce groupe de travail représente un réseau de près de 500 acteurs de la réduction des risques de catastrophes à travers ces différents territoires.

 

L’association rassemble environ 150 membres actifs et une équipe d’une douzaine de salariés autour de 3 valeurs communes qui sont le partage, l’expertise et le partenariat. En tant que référente territoriale Antilles-Guyane, je m’occupe exclusivement des actions menées sur 4 territoires du bassin caribéen : la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et la Guyane, en lien avec la Chargée de mission Outre-Mer de l’AFPCNT, Madame Céline Le Flour.

 

 

Question 2 : Dans les Antilles, le bâti est encore un enjeu considéré comme vulnérable au regard de la prégnance des risques naturels auxquels il peut être exposé. Quelles actions spécifiques mettez-vous en œuvre au sein de l’AFPCNT pour contribuer à réduire cette vulnérabilité bâtimentaire ?

 

Dans le cadre de son programme d’actions 2023, l’AFPCNT a souhaité mener un travail de recherche sur la résilience du bâti face aux aléas naturels dans la Caraïbe. Aussi, Madame Floriane Armiroli, actuellement en 5ème année d’un double cursus entre l’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat et l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, produit actuellement une étude sur la résilience du bâti en Martinique. Elle développe ainsi un questionnaire d’auto-évaluation des habitats par leurs habitants. Le but est le suivant : faire prendre conscience aux personnes des faiblesses de leurs habitats et les encourager à se documenter et faire des aménagements pour leur sécurité. Ce questionnaire sera accompagné de la réalisation d’un quiz vulgarisé spécifique aux aménagements intérieurs.

 

Par ailleurs, l’AFPCNT développe une dynamique « Build Back Better » ou « Mieux (re)construire face aux aléas naturels » regroupant trois champs de la réduction des risques de catastrophes qui ne peuvent être traités séparément :

l’aménagement, la construction et la reconstruction post-événement. Ce groupe de travail mène actuellement des actions de sensibilisation sur la reconstruction à la suite d’un événement majeur, notamment post inondation.

 

Question 3 : Le projet BatiSolid d’adaptation des normes de construction applicables aux Antilles en cours de déploiement vise à produire des référentiels plus adaptés et des guides techniques utiles aux bâtisseurs. Quelles sont aujourd’hui vos attentes par rapport à ces travaux ?

 

L’AFPCNT salue ce projet nécessaire et urgent face aux enjeux de nos territoires. En tant qu’association spécialisée dans la sensibilisation aux risques majeurs, nous pensons que l’approche globale est essentielle dans ce type de projet. La dimension multirisque est devenue indispensable dans les actions que nous devons mener dorénavant. Par ailleurs, la communication auprès de nos citoyens est aussi un des leviers de la diffusion d’une culture du risque.