Trois questions à Yann Honoré, Président de la CERC de Martinique

3 QUESTIONS A YANN HONORE :

Yann Honoré, rappelez-nous, en quelques mots ce qu’est la CERC Martinique et dites-nous comment cette structure s’est retrouvée aux manettes de ce projet BatiSolid ® d’adaptation des normes de construction applicables aux Antilles

La Cellule Economique Régionale de la Construction de Martinique est une structure associative (loi 1901), dont l’objet principal est de produire et diffuser des informations et des statistiques sur la conjoncture du secteur de la Construction. La CERC de Martinique fait partie du GIE des CERC nationales et a été créée en mars 2018. Nos membres sont très diversifiés et sont issus de la sphère privée comme de la sphère publique, et la volonté de fédérer les acteurs est clairement au cœur de notre mission et dans notre ADN.

En 2019, la CERC de Martinique a eu l’honneur d’être identifiée par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire (MTES) comme structure pouvant porter la mission d’adaptation des normes de construction applicables à la Martinique.

Une première phase nous a permis de travailler sur une proposition antillaise sur l’évolution des vents cycloniques ainsi que sur une feuille de route pour une phase 2 portant sur un certain nombre de thématiques techniques qui posent aujourd’hui problème aux acteurs du secteur.

Pourquoi avoir intégré la CERC de Guadeloupe et les professionnels de l’île sœur dans cette seconde phase du projet ?

La seconde phase que nous avons démarré au mois de juillet dernier intègre en effet la CERC et les professionnels de Guadeloupe. Cette démarche a beaucoup de sens car les deux îles partagent les mêmes problématiques. Ensemble nous serons plus à même d’imaginer les réponses les plus adaptées pour faire progresser la qualité et la résilience du bâti de nos deux territoires. En apportant des financements complémentaires, la Guadeloupe permettrait au projet de déboucher plus rapidement sur des avancées pratiques, sur la formation des hommes à ces nouvelles normes de construction endogènes et sur le développement d’un label de construction durable reconnu par les maitres d’ouvrage professionnels et non-professionnels de nos territoires.

Vous êtes Président de la CERC de Martinique au titre de votre mandat de Vice-Président du Syndicat des Entrepreneurs en Bâtiment Travaux Publics et Annexes de Martinique (SEBTPAM), que peuvent attendre les entreprises de travaux de cette démarche ?

Pour les entreprises de travaux, la production de référentiels techniques locaux va permettre de réduire les zones d’ombre existantes sur le choix des matériaux et des techniques constructives les plus adaptées. Nous espérons que ces avancées permettront la réduction des malfaçons, améliorant ainsi sensiblement la qualité des constructions que nous réalisons pour le compte de nos clients. Le développement de cette expertise et de ce savoir antillais sera également une opportunité pour toutes les parties prenantes impliquées d’exporter des services ; les travaux seront directement concernés, en particulier lors des opérations de reconstruction post-catastrophes naturelles. Aussi, nous mettons la formation au cœur de notre démarche pour que ces savoir-faire se diffusent au sein des entreprises.