Séminaire international de l’AFPCNT et la CTM du 24 au 26 octobre 2022 « Résilience des Outre-mer aux risques naturels et technologiques dans le contexte du changement climatique »

Retour sur le séminaire international de l’AFPCNT et la CTM organisé les 24, 25 et 26 octobre 2022 sur la thématique « Résilience des Outre-Mer aux risques naturels et technologiques dans le contexte du changement climatique »

 

Ce séminaire a rassemblé plus d’une centaine de professionnels, hexagonaux, ultramarins et caribéens sur la thématique de l’adaptation au changement climatique. La journée du mardi 25 octobre était consacrée à des ateliers organisés en divers lieux de l’île. La CERC de Martinique était spécifiquement mobilisée sur l’atelier « construction : évolution des normes, renforcement et assurance » dédié aux problématiques de construction en lien avec le réchauffement climatique.

Pour la vingtaine de participants à cet exercice d’intelligence collective, il s’agissait de partager les expériences pour imaginer les chemins de montée en capacité de résilience des cadres bâtis territoriaux. Cet atelier s’est déroulé en trois temps :

  • Le temps du constat avec trois présentations, du CAUE de Martinique, de la CTM et de la CERC de Martinique
  • Le temps du terrain avec une balade d’observation et d’échange avec des riverains dans le quartier d’habitat spontané de Bas maternité / Ravine Bouillé suivi d’une visite du chantier de confortement parasismique du Collège Fernand Donatien Dillon 1
  • Le temps de l’esquisse de solutions alimenté par deux présentations d’AQUAA sur les réponses constructives en zone équatoriale (Guyane française) et du Comité des assureurs Antilles-Guyane sur la réponse assurantielle.

Une idée forte ressort, la montée en capacité de résilience des enjeux immobiliers et des infrastructures passera beaucoup par le confortement de ces enjeux existants qui présentent de multiples vulnérabilités à des aléas très divers. La démarche d’adaptation des normes de construction est indispensable, mais puisqu’elle intéresse surtout le bâti à construire, elle ne résoudra pas à elle seule des problématiques de vulnérabilité bâtimentaire graves dans l’existant.

D’ailleurs, le travail de réflexion et d’adaptation mené projet par projet ne tiendra ses promesses que si certains sujets plus collectifs sont simultanément traités, comme la gestion des eaux pluviales en milieu urbain dense.

Dans un tel contexte, la bonne gouvernance du territoire et les relations collaboratives qui doivent prévaloir entre les différents niveaux de parties prenantes sont un facteur-clef de réussite des démarches de réduction de la vulnérabilité.

La gouvernance des projets est également un point-clef car la résilience bâtimentaire à l’échelle d’un territoire s’inscrit dans le temps long.

La couverture assurantielle dommages, seule susceptible d’ouvrir de possibles droits aux bénéfices du régime d’assurances des catastrophes naturelles, reste une recommandation forte et non une obligation. Malgré les inquiétudes que provoquent la forte augmentation des dégâts aux enjeux immobiliers de nature « cat nat » et les montants indemnisés, il faut poursuivre les efforts pour accélérer la montée du taux de couverture assurance en Martinique.

L’atelier a été extrêmement riche, des propositions d’actions de suivi seront faites. Le projet BatiSolid Antilles est une importante pièce du puzzle mais d’autres initiatives connexes seraient pertinentes pour accélérer la réduction de la vulnérabilité bâtimentaire territoriale.