TROIS QUESTIONS A JOSE GADDARKHAN – Président de la FRBTP de Guadeloupe

Q1: Bonjour José GADDARKHAN, vous présidez la Fédération Régionale du Bâtiment et des Travaux Publics de Guadeloupe, quels sujets constituent aujourd’hui l’actualité de la fédération ?

Bonjour, tout comme l’année qui vient de s’écouler, notre préoccupation est le ralentissement de l’activité dans notre secteur ! Nous avons les outils, nous avons maintenu le personnel mais en contrepartie, la commande publique, hormis celle de l’Etat, n’a pas suivi ! En 2022, sur 391 appels d’offre publiés, seuls 30 ont été attribués ! Ce faible niveau d’attribution des appels d’offre nous interpelle et nous met en situation critique ! Nous espérons fortement que 2023 ne sera pas une continuité des années précédentes sur ce sujet !

 

Q2: Le projet BatiSolid Antilles a pour ambition de faire évoluer certains Documents Techniques Unifiés pour mieux prendre en compte certaines spécificités des territoires antillais de Guadeloupe et de Martinique. Ces référentiels NF DTU comprennent des Cahiers des Clauses Techniques Particulières (CCTP) quels retour de terrain avez-vous de l’utilisation de ces CCTP ?

Globalement, nos adhérents nous font part de leur scepticisme sur ces adaptions qui leur donnent l’impression d’occulter l’essentiel qui constitue leur quotidien, à savoir, la faiblesse du nombre de marchés attribués eu égard au volume publié (en 2022, 391 publiés contre 30 attribués !), le niveau des charges sociales, l’augmentation des coûts de matériaux et la réticence des donneurs d’ordre à les prendre en compte, le faible niveau d’utilisation des fonds publics par les collectivités territoriales et pour couronner le tout, nous serons percutés à compter du 1er mai 2023 par l’éco-participation relative à la Responsabilité Elargie du Producteur des Produits et Matériaux de Construction du secteur du Bâtiment ( REP PMCB),  dont l’objet est de financer les opérations de la chaîne de collecte, de tri, de recyclage et de valorisation des déchets du bâtiment. En somme, bien que participant de bonnes intentions, pour nos adhérents, toutes ces actions d’adaptions sont d’abord chronophages et sont loin de leurs préoccupations !

 

Q3: Les entreprises guadeloupéennes doivent répondre pour leurs travaux à des normes qui ne sont pas toujours adaptées à nos réalités, qu’attend la FRBTP Guadeloupe des travaux menés par les CERC antillaises sur ces normes ?

Ce sujet de l’adaptation des normes, singulièrement à nos territoires du Bassin caribéen, est un sujet récurrent sur lequel les avancées sont trop lentes ! Pour mémoire, au sein de la FEDOM, nous portons ce sujet depuis près d’une dizaine d’année en lien avec les services de Bruxelles ! Plus que jamais, le pragmatisme, le bons sens et l’évidence doivent guider les autorités de contrôle dans la libéralisation des contraintes qui nous étreignent !

Nous nous félicitons des actions conduites par la CERC Guadeloupe tant sur l’élaboration d’index locaux outil fondamental pour notre secteur, que sur l’adaptation des normes de construction avec la lueur d’espoir de voir enfin aboutir ces chantiers, favorablement pour nous et nos clients !