TROIS QUESTIONS à Didier YOKESSA – Directeur du CAUE de Martinique

Question n°1 : Bonjour Monsieur YOKESSA, vous dirigez le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement de Martinique. Quels sont les rôles et missions du CAUE ?

Créé dès 1979 (loi sur l’architecture de 1977), le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE de Martinique) est un outil au service du territoire martiniquais. Accessible à tous, il joue un rôle fondamental dans la promotion de la qualité architecturale, urbaine et environnementale à travers le prisme de notre cadre de vie.

Nos principales missions sont :   

Conseiller, en apportant un éclairage d’expert, en AUEP, informer sur les démarches et les possibilités d’actions pour une aide à la décision.

Former et sensibiliser, en contribuant directement ou indirectement à la formation, à l’aptitude et au perfectionnement de nos bénéficiaires : individus, élus, enseignants, professionnels du cadre bâti 

 Accompagner les Collectivités et les EPCI dans la définition du juste aménagement de leur territoire

 Rassembler, autour du débat public (démocratie participative, valorisation des expertises d’usages), du faire ensemble et la promotion de l’initiative, des ingénieries et compétences locales

 

Question n°2 : Quelles sont les implications du CAUE dans le projet BatiSolid d’adaptation des normes de construction applicables aux Antilles françaises ?

 L’initiative Batisolid est pour moi remarquable.

Elle témoigne d’une prise de conscience des enjeux de nos territoires et de l’urgence qu’il y a pour nous à faire avancer les règlementations et les cultures constructives.

En ce qui concerne le CAUE, la transversalité de nos compétences, notre connaissance du territoire croisées aux préoccupations concrètes des habitant en matière de cadre de vie, nous permet de replacer chaque fois que nécessaire l’usager, l’humain au cœur des débats. Nous sommes intimement convaincus que le progrès ne pourra pas s’imposer durablement sans associer l’expertise d’usage, et sans une prise en compte globale de l’acte d’habiter.

 

Question n° 3 : Selon vous, dans quels domaines jugez-vous une évolution du bâti territorial nécessaire pour une meilleure prise en compte des réalités du territoire Martinique ?

Risques naturels, sols pollués, démographie, rareté du foncier, coût de la vie, tout cela doit selon moi nous amener à considérer, qu’il n’y a pas une solution qui conviendra à tous, mais une multiplicité d’expérimentations et d’innovations pour habiter le territoire.

Le défi, finalement, sera peut-être de revenir aux fondamentaux, par exemple un vivre ensemble, une résilience valorisée voire célébrée, une règlementation réactive, toujours au fait des besoins et des opportunités, des matériaux locaux rigoureusement validés tout cela au service d’un habitat adapté et adaptable.